Tous les guitaristes francophones qui suivent le blog guitare-et-pedagogie n’ont pas forcément la possibilité de se rendre à Paris pour venir visiter le musée de la musique. Ce lieu moderne (la cité de la musique ayant été inaugurée en 1993) situé au nord de la capitale, porte de la Villette, abrite un musée très accueillant qui met particulièrement bien en valeur la guitare. La cité regroupe par ailleurs une grande salle de spectacle, la grande Halle de la Villette, ainsi que le conservatoire national supérieur de musique de Paris.
L’un des intérêts de ce musée est de permettre de découvrir les instruments auditivement grâce à un casque sans fil, distribué à l’entrée, et qui offre des explications et des exemples sonores des instruments devant lesquels on se trouve.
Dans cet article, je vous propose une petite visite virtuelle spécifiquement consacrée à la guitare, afin de vous donner un aperçu de l’intérêt de s’y rendre pour l’apprécier de visu…
Sachez cependant que depuis votre ordinateur vous pouvez accéder au catalogue complet du musée, ainsi qu’à l’inventaire national en ligne, et effectuer ainsi des recherches passionnantes. Certaines fiches peuvent être consultées au cours de votre lecture, il suffit de cliquer sur les liens.
La première salle du musée, toute en longueur, expose des instruments anciens, des époques Renaissance et Baroque. Les instruments à cordes pincées y occupent une place choix, clavecins bien sûr mais aussi luths, archiluths, théorbes, chitarrones.
On pourra admirer l’un des deux exemplaires restant de vihuela, instrument typique de l’Espagne du XVIe siècle, accordé comme un luth, mais avec une forme approchant de la guitare.
Nous trouvons également des guitares baroques, richement décorées avec des incrustations de nacre.
Ce magnifique et très aristocratique étui en maroquin rouge, orné de fleurs de lys dorées, date du temps de Louis XIV. Il servait à protéger une guitare baroque.
Deuxième étage : XVIIIe et XIXe siècle.
Le musée met en valeur un certain nombre d’innovations techniques, parfois sans suite, comme cette astucieuse guitare en forme de luth qui comprend un mécanisme permettant de modifier d’un demi-ton les cordes supplémentaires ne pouvant être jouées qu’à vide, à la manière d’une harpe celtique.
Le musée expose de belles guitares de Torrès, considérées comme les premières, à la fin du XIXe siècle, à adopter les mesures que nous avons conservées. Les guitares de Torrès ou de Ramirez nous semblent ainsi très familières.
Une des pièces centrales du musée est incontestablement la guitare Grobert prêtée à Paganini et ayant appartenu à Berlioz, guitare signée par les musiciens.
On sait que Paganini était très reconnaissant à Berlioz d’avoir composé Harold en Italie, un poème symphonique pour alto dont Paganini jouait également. Une scène très émouvante est décrite dans le tableau qui se trouve à côté, le virtuose s’agenouillant devant le compositeur à la fin de la représentation de la pièce.
À côté de cette guitare sont exposées un certain nombre d’inventions destinées à exercer et assouplir les doigts, certaines étant validées par des professeurs du conservatoire à l’époque. Voici un « chirogymnaste ».
Fort heureusement, ces inventions n’ont pas eu le succès escompté et sont restées sans suite.
Une des dernières salles est consacrée aux instruments du monde entier. On admirera cette imposante guitare mexicaine, tout en considérant l’importance des instruments à cordes pincées dans les cultures aussi riches que le celles du Japon ou de l’Inde.
J’espère que cette visite vous aura donné l’avant-goût et le désir d’une future visite au musée. Le musée n’est pas très grand mais il est dense. Il faut ainsi compter environ deux heures pour avoir une vue d’ensemble.
Il faut noter que la visite est agréablement accompagnée par des concerts de jeunes artistes sur chaque pallier, et qu’il est donc possible de passer un plus long moment à l’apprécier.
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