Pouvoir connaître et apprécier les cultures éloignées est sans aucun doute l’un des aspects positifs de la mondialisation. Pour le musicien, la démarche consistant à s’intéresser aux manifestations culturelles et musicales étrangères à son domaine de prédilection est ainsi particulièrement fertile.
En stimulant sa curiosité, en le sensibilisant à des sonorités ou des pratiques mal connues, elle éveille son imaginaire et développe le goût de la nouveauté, antidote puissant contre la routine et les conservatismes de tous ordres.
Le koto, instrument emblématique de la musique japonaise, est un cousin éloigné de la guitare qui interpelle le guitariste occidental. Par le raffinement de son jeu et sa sonorité subtile, la beauté de sa facture, la virtuosité de ses interprètes et le cérémonial qui entoure l’exécution instrumentale, il ne manquera pas de fasciner le guitariste et de l’inspirer dans sa démarche artistique.
Le koto fait partie de la famille des cordophones simples, et parmi ceux-ci des cithares sur tables. Le cordophone est simple lorsque l’instrument en entier est le résonateur, au contraire des cordophones composés comme les harpes ou luths qui possèdent une caisse de résonance.
L’origine ancienne est probablement chinoise, le Japon ayant subi l’influence culturelle de la Chine jusqu’au XIIIè siècle.
La Chine possède d’ailleurs deux instruments proches du koto : le q’in à cordes en soie, et le zheng à cordes métalliques. La Corée, la Mongolie et le Vietnam possèdent également des instruments similaires.
Etymologiquement, il est possible que koto aie la même racine que les mots guitare, sitar, cithare, dérivant directement du grec khitara.
Le koto mesure près d’1,90 m. Il peut être posé au sol ou bien légèrement surélevé sur une table. Il comprend 13 cordes en soie tressée, enduites de cire. Chaque corde possède un chevalet mobile qui autorise des raffinements spécifiques dans le jeu instrumental : le musicien peut modifier à son gré la hauteur des sons en appuyant sur la corde au-delà du chevalet, les cordes étant peu tendues. Les agréments de type vibrato, nombreux et subtils, sont quant à eux rendus aisés par ces chevalets mobiles.
La main gauche du musicien a deux fonctions : mélodique et ornementale
L’interprète peut également produire des mélodies entières en trémolo à la main droite, qui comporte des onglets en écaille, corne ou matière plastique. Les deux mains jouent souvent simultanément, produisant alors un jeu polyphonique.
La musique japonaise, comme la musique d’extrême-Orient en général, est une musique dite « de haute culture ». Cela signifie que l’écrit joue un rôle déterminant dans sa transmission. Cependant, ce rôle peut n’être que majoritairement théorique, et l’enseignement rester fondamentalement basé sur l’oralité. Les œuvres restent ouvertes, c’est-à-dire susceptibles d’êtres modifiées lors du jeu, à la condition que le thème reste identifiable. La notion d’œuvre définitive est en effet un concept occidental.
les joueurs de koto peuvent ainsi avoir une partition devant eux, mais il peut s’agir d’une trame et non d’une notation définitive. Pour faire un parallèle avec la musique occidentale, on peut y voir des similitudes avec les préludes non mesurés de Louis Couperin par exemple. Parfois cependant, une composition définitivement fixée, « à l’occidentale », peut être entièrement écrite en tablature.
Le koto est fréquemment interprété seul, mais se produit également dans la formation traditionnelle dite sankyoku : cithare koto, luth shamisen et flûte shakuhachi.
quelques liens utiles :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Koto
Fuyuki Enukido : Sakura (video musicale)
Kazue Sawai joue du koto basse une conception contemporaine du koto (utilisation de nombreux accords, rythmes et effets modernes)
Tegoto par Michio Miyagi (video musicale)
Le guitariste classique pourra être intéressé par la composition de Yuquihiro Yocoh, variations sur Sakura, inspirée par le koto.